En cette période de crise agricole voici un film remis en ligne pour alimenter la reflexion : La part des autres
Valoriser le partage d'expériences pour des campagnes vivantes
Les CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) sont des groupes d’agriculteurs et de ruraux qui travaillent de manière collective à la transition agro-écologique.
Les CIVAM constituent un réseau de près de 130 associations, qui emploient 250 animateurs-accompagnateurs qui œuvrent depuis 60 ans pour des campagnes vivantes.
Ils agissent pour une agriculture plus économe et autonome, une alimentation relocalisée au cœur des territoires et des politiques agricoles, pour l’accueil de nouvelles populations et pour la préservation des ressources.
Leur mission : animer et accompagner, selon les principes de l’éducation populaire, les projets collectifs et durables qui contribuent à dynamiser le tissu socio-économique rural. Ils développent des initiatives, testent de nouvelles pratiques et proposent des méthodes d’actions basées sur les échanges d’expériences, l’apprentissage entre pairs et la coopération à l’échelle locale et nationale.
Les CIVAM : des hommes, des femmes et des territoires
La vision CIVAM du développement agricole et rural s’appuie sur les savoir-faire, les expériences, les énergies des agriculteurs et des habitants des territoires qui complètent et enrichissent les recherches scientifiques et le conseil technique qui en découle.
Les CIVAM se singularisent par la prise en compte de la complexité du milieu rural et du développement agricole. Les démarches entreprises répondent à une vision sociale et politique, et se traduisent par le développement d’outils et de pratiques qui, peu à peu, apportent des solutions aux défis à venir.
Le collectif
Nous pensons que l’ouverture à l’autre est bénéfique. Les CIVAM sont des lieux et espaces de lien social où le collectif et, plus largement, le fonctionnement en réseau favorisent la liberté intellectuelle. Le travail collectif et la mise en réseau permettent aux membres d’inscrire leur propre histoire dans celle du groupe qui s’inscrit elle-même dans celle du réseau.
Le métier de paysan
Au-delà d’une profession exigeante et indispensable, c’est un engagement et une responsabilité vis-à-vis des populations et des ressources naturelles. Les rythmes de travail, la soumission directe aux aléas du climat et des marchés, les connaissances techniques, d’observation et de gestion rendent ce métier à la fois difficile et passionnant. Aussi, les CIVAM considèrent que les paysans doivent être reconnus et valorisés dans leur métier. Ils doivent pouvoir participer à des formations et aux décisions importantes face aux enjeux alimentaires, sociaux et environnementaux.
Les techniques
Les CIVAM prônent une agriculture proche des hommes, des territoires et de la nature. Ils développent des systèmes de production qui s’appuient sur les principes de l’agro-écologie. Si l’efficacité environnementale, économique et sociale de ces systèmes a été maintes fois prouvée, les CIVAM n’ont pour autant pas de modèle nouveau « clé en mains » à proposer mais une démarche permettant à chacun de trouver sa solution au sein d’un collectif. Aucune technique n’étant vertueuse en soi, les CIVAM considèrent que les modes de production et d’organisation doivent être contingents d’une perspective politique qui garantit la préservation des biens communs et le partage des ressources et des productions.
Le territoire
Les CIVAM sont concernés par le devenir des territoires ruraux dont ils ont une vision globale et dynamique. Le territoire est un lieu de lien social et nous nous attachons à en comprendre l’histoire, la géographie et la sociologie pour en avoir un usage concerté avec les autres acteurs
Les CIVAM : un réseau, une démarche
Le monde agricole et rural fait face à des problèmes multiples et complexes (pollution des eaux, érosion des sols, diminution de la biodiversité, diminution continue du nombre d’actifs agricoles, fragilité économique, désertification des services publics, enclavement, tensions autour du foncier, isolement social…). Pour répondre à ces enjeux, les CIVAM, expérimentent en réseau, consolident les avancées et les progrès par la diffusion, et confortent des alliances avec des acteurs sociaux, environnementaux, de la recherche…
Une méthode pour construire ses propres solutions
L’innovation par les paysans-chercheurs et la diffusion de ces initiatives sont un levier important pour le changement. Les CIVAM travaillent sur une multitude de moyens d’action différents (usage et partage des terres et des ressources, politique alimentaire et aide alimentaire, établissement des prix, construction des services dans une économie de proximité, traductions fiscales et comptables de l’autonomie, l’économie et la robustesse…), dont l’un des point commun est la méthode utilisée pour les développer.
Les CIVAM sont des accompagnateurs mais pas des préconisateurs. Notre objectif est de permettre aux acteurs de s’approprier des méthodes, pour leur permettre de co-construire leurs propres solutions en utilisant leurs propres ressources.
La mise en réseau comme démultiplicateur
L’une des forces des CIVAM est d’avoir maintenu des groupes locaux permettant le foisonnement et le renouvellement des idées, des initiatives et des projets.
L’animation des groupes par des salariés et le bon fonctionnement de la tête de réseau sont deux leviers importants pour favoriser les initiatives (issues des groupes), les valoriser et les démultiplier (c’est le rôle de Réseau CIVAM et des fédérations).